La semaine dernière, je suis allée regarder
l'exposition de photographies au château de Tours. Ce que j'ai vu
m'a transportée dans un autre temps. Les photos étaient pour la plupart simples
et directes, portraits de la vie quotidienne tourangelle au milieu du XXème
siècle mais elles évoquaient quelque chose de beaucoup plus complexe, quelque
chose de presque palpable dans l'atmosphère.Une
photo en particulier a retenu mon attention et semblait incarner l'étrange et
unique expérience d'entrer dans le passé collectif d'une communauté. Sur cette
photo, on peut voir un groupe de vendangeurs. La scène se passe dans un
vignoble. Un homme âgé est debout - ce sont ses mains, toutefois, qui sont sur
la focale de la photographie - le noir de ses vêtements contraste et encadre la
courbure de son corps. Ainsi mon attention est attirée sur le contact intime
entre les mains, nues et usées, et les raisins naturels; une relation presque
aussi vieille que l'homme, reliant toutes les générations. La lumière douce
contribue à créer une atmosphère de tranquillité. Sur les visages des
vendangeurs, on peut lire des expressions de bonheur et de contentement.
L'absence de couleurs nous ramène à une époque de simplicité tranquille, loin
des distractions de la ville. A droite du cadre, un champ vierge de vignes
s'étend dans l'arrière-plan. A gauche, on peut voir des hommes et des femmes -
jeunes et vieux - effectuer la récolte. Tout dans la photo, du vieillard courbé
sur le seau, gris et usé, à ses pieds, porte un regard sur l'âge et pourtant
simultanément sur l'intemporalité. Tout dans cette exposition tourne autour des
origines. A l'instar de l'homme qui collecte des raisins, ces photographies
nous offrent la chance de ralentir et de toucher un passé qui est facilement
oublié dans le monde occupé d'aujourd'hui.
Annabel
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